Qui lira vivra

Quel joli livre ! Mis en image par la très talentueuse illustratrice de la Bd Jane, le renard, et moi, voici une poétique évocation de la nature la nuit. Pendant qu'un petit enfant est sur le point de s'endormir, de l'autre côté de sa fenêtre, tout s'agite. Tout y est subtil et poudré, silencieux.

À noter, la très belle fabrication de l'éditeur : joli papier, couverture aux jeux de mats et brillants.

En voilà un qui mérite sa place entre Loup Noir de Guillopé, et Une nuit loin d'ici de Julia Waters.

Chloé, 14 ans, prend - enfin - la parole. A chaque chapitre un interlocuteur différent. Tout le monde y passe, sa mère, son père, séparés, son petit copain qui la quitte sans élégance, sa meilleure amie qui la trahit, son prof préféré, sa confidente de grand-mère.

Chloé n'est pas à une contradiction près. Elle vide son sac, tente de recoller les morceaux, ou bien va de l'avant. En 48 heures, on apprend à connaître ce petit bout de femme prête à éclore, et le lecteur non plus ne sera pas à une contradiction près : successivement irrité, attendri ou surpris.

Voilà une lecture qui pique, qui bouscule, rien n'est simple avec cette ado en rupture. Mais en tout cas, elle a de la ressource, et pas sa langue dans sa poche. Au final, c'est une jolie galerie de portraits, auxquels on aimerait ne pas trop ressembler.

Vivement la prochaine ado qui traîne la patte derrière ses parents excédés, que je lui mette entre les mains !

25 pages dans l'excellente collection Court-Métrage des éditions Oskar. 

C'est la fin de semaine pour un lycéen. Sortie des cours, et un trajet en bus qui changera tout. 

Quelle claque ! 25 pages denses, crues, qui mettent le lecteur en face de lui-même. Le texte est écrit comme pense le jeune héros, pas de longues descriptions, pas de belles phrases bien tournées. 

Il est question de racisme, de peur, d'engagement civique, de ce qu'on fait quand on est témoin d'une agression. Et on n'a pas besoin d'être bon lecteur/ premier de la classe pour le lire. Parce qu'on peut se poser des questions même quand "on n'aime pas lire". 

En voilà un qui est très attendu ! 

Lemony Snicket, "l'auteur "des Orphelins Baudelaire, revient pour une enquête haletante mais... Déroutante. 

Lemony subit une préparation avant d'être engagée par une détective qu'il est censé assister dans une affaire de vol. L'acariâtre enquêtrice a des méthodes peu orthodoxes, et celles de Lemony s'avèrent très personnelles également.

Si la forme est toujours aussi réussie - merci à la traductrice Rose-Marie Vassalo de proposer une langue fouillée, et ambitieuse, comme toujours - le fond est plus déstabilisant. Tout au long du roman, le lecteur est engagé dans de fausses directions -d'où le titre- ce qui donne une lecture confuse. Il me tarde néanmoins de lire la suite, car je ne doute pas que de nombreux éléments du tome un se retrouvent dans le tome 2. En espérant que le jeune lectorat sera fidèle au rendez-vous.

Pas un coup de cœur, mais un ouvrage plein de promesses. 

Ce livre est lu dans le cadre du Challenge jeunesse / young adult. 

http://mutietseslivres.com/2013/09/19/challenge-jeunesse-young-adult-3/chall32petit/#main

1/100

Celles-ci n'ont pas ma préférence, mais elles trouvent leur public aussI : 

- je suis en Cp, éd. Castor Poche.

La série offre une thématique qui évolue avec l'année en cours. Le tout est un peu trop formaté à mon goût, mais les jeunes lecteurs adorent. Les personnages sont récurrents, la difficulté va évoluer en cours d'année, et les jeunes lecteurs sont contents de voir leur progression. 

Castor Poche propose d'autres personnages récurrents pour les fins de Cp/Ce1 : Nitou le Petit indien, Mystères au donjon... Il y en a pour tous les goûts et tous les niveaux.

- Les Milan Benjamin.

Les histoires sont accompagnées d'un index des mots difficiles sur rabat, ce qui rend la lecture plus aisée. Attention, certaines des histoires sont prépubliées en magazine. Mieux vaut demander au jeune lecteur de faire son choix.

Toutes ces collections coûtent aux alentours de 5 euros, on peut donc renouveller la bibliothèque à moindres frais, et les enfants sont ravis d'accéder au format "roman" !

Collection Tu Lis, je lis, éd. Bayard :

une pagination courte, de jolies illustrations qui viennent ponctuer le texte, et une lecture à tour de rôle, signalée par un jeu de couleurs pour montrer qui lit quoi...

Une fois que la technique est maîtrisée, l'enfant pourra poursuivre avec les Premiers J'aime Lire, puis avec ceux des grands, les J'aime Lire rouge.

C'est la demande récurrente en rayon jeunesse pendant les premiers mois de l'année : les parents des tous jeunes lecteurs viennent chercher le premier roman de leur enfant, celui qui marquera ses débuts dans la lecture autonome. Voici une petite sélection des collections de qualité pour accompagner leurs premières pages.

- premières lectures, aux éditions Nathan. Ma préférée, constituée de textes simples mais modernes, et servie par de chouettes illustrateurs. Il y en a pour tous les goûts : contes traditionnels, histoires rigolotes, de l'aventure, ou bien de l'émotion. 

La collection bleue pour les CP, la rouge pour les enfants prêts pour la lecture autonome et déjà un peu plus dense. La bleue se composé d'une collection notée "très facile" et d'une autre "facile". Le parent lit le corps du texte et l'enfant déchiffre le contenu des bulles. une fois tous les sons étudiés en classe, l'enfant pourra lire le corps du texte et les bulles.

La collection rouge comporte notamment l'excellente série des buveurs d'encre, première série fantastique très réussie. 

Chez nous, l'arrivée d'un nouveau Ponti, c'est un peu Noël avant l'heure. Voilà qui lance bien les festivités.  Ponti nous propose de suivre le dernier volet des aventures d'Isée. Isée grandit. Mais dans quelle direction va-t-elle aller ? Passy-Louin ? Verissi ou Alonvouar ?

Parsemée d'embûches, la direction, mais prometteuse d'Aventure, de Curiosité et de Poésie. Une fois encore, Ponti excelle dans ce voyage dans le temps. Si ce troisième tome de la Vie d'Isée est très réussi, il est aussi l'occasion pour les fidèles de Ponti de retrouver Blaise, les poussins, le Martabaf, et tout un tas de références artistiques, musicales, architecturales et technologiques. L'occasion de se perdre dans de magnifiques planches de labyrinthes pour les plus petits également.

Et puis une fois le livre refermé, les adultes ne pourront s'empêcher de ressentir une pointe de nostalgie... Isée est bien grandie.

Dans le genre récit de vie, Jo Witek nous propose un court roman intimiste autour de Fred, la narratrice, collégienne, sportive de haut niveau, qui ne se retrouve pas dans l'image de la -de sa- féminité. A un moment ou son entourage bascule dans le tout pour la séduction, Fred s'interroge, entre envie de faire comme les autres et l'idée qu'elle se fait de sa "non conformité". Ce serait donc tout ou rien ?

Va pour le rien, donc, jusqu'à ce que la rencontre d'une tante dont elle ignorait l'existence lui fasse ouvrir les yeux, et même un peu plus loin que son nez.

Ni caricatural, ni moralisateur, voici un joli texte enjoué et profond qui ravira les demoiselles incertaines... ou les plus sûres d'elles-mêmes !

Ce n'est pas une nouveauté, mais j'ai pris mon temps pour le lire, l'espionnage n'étant pas mon genre de prédilection. Le nom de l'auteur étant un gage de qualité, je me suis lancée... 

Nahuel est un jeune garçon qui n'a que très peu de souvenirs de son père. Il découvre fortuitement que celui-ci a eu des activités illicites en rapport avec des œuvres d'art. Alors il va mener l'enquête. Mais c'est mettre un doigt dans l'engrenage, car tout va s'accélérer et il se rend vite compte que ni lui ni sa mère ne sont plus en sécurité.

L'enquête se densifie, et le lecteur est ravi de découvrir tout un tas de gadgets dignes des meilleurs romans d'espionnage, mais il est aussi beaucoup question d'amitié et de confiance. Car Nahuel a une bande de copains de choc, et une vie quotidienne qui semble être celle d'un collégien de son âge.

C.est bien écrit, très prenant, et le roman n'a rien à envier à des titres plus connus d'espionnage pour les ados. A partir de 10/11 ans et jusqu'à... beaucoup plus !